1032 | Mort du dernier roi de Bourgogne Rodolphe III le 6 septembre. Le royaume de Bourgogne revient à lempereur Conrad le Salique, mais le testament est contesté par un autre neveu de Rodolphe III, le comte de Blois et de Champagne. Cest le début de la guerre de succession de Bourgogne, dont les méfaits sajoutent à ceux de la famine et qui se termine à lavantage de Conrad (1034), qui est reconnu officiellement souverain du royaume de Bourgogne à Soleure en 1038. |
1041 | Hugues de Salins, fidèle dHenri III le Noir, fils et successeur de Conrad le Salique, le rencontre à Strasbourg (Noël). Sa nomination comme archichancelier et la reconnaissance du pouvoir temporel et spirituel sur Besançon au détriment des comtes de Bourgogne pourrait avoir été reconnu dès lors (thèse contestée par Auguste Castan). Cest néanmoins le début du pouvoir politique des archevêques sur Besançon. |
1042 | Hugues de Salins accompagne en janvier à Besançon Henri III le Noir, qui se présente comme roi de Bourgogne et non comme empereur germanique. |
1043 | Fiançailles officielles à Besançon dHenri III le Noir avec Agnès dAquitaine, nièce du comte de Bourgogne Renaud, fils et successeur dOtte-Guillaume. Elles avaient été négociées par Hugues de Salins. Jamais Besançon ne connut pareille fête. |
1049 | Le pape Léon IX, ami dHugues de Salins, en visite à Besançon en novembre, confirme lautorité apostolique, politique et juridique de larchevêque sur la ville. |
1066 | (27 juillet) Mort dHugues de Salins, surnommé le second fondateur de Besançon. Grâce à lui et aux nombreuses constructions religieuses et civiles quil a suscitées, la ville qui, depuis le 2e siècle, sétait retranchée sur les pentes de la Citadelle, sétend désormais le long du cardo principal (Grande-rue) et même à Battant, où il avait installé un nouveau chapitre de la Madeleine. Il avait en outre créé sa propre monnaie « la livre estévenante » (estévenant = qui se rapporte à Saint-Étienne, patron de la ville), qui, dans les siècles suivants, devait se répandre jusquen Hongrie. |
1085 | Hugues III, 3e fils du comte de Bourgogne Guillaume Tête Hardie et arrière-petit-fils dOtte-Guillaume, est élu archevêque de Besançon. Il est le frère de Guy de Bourgogne, qui deviendra pape sous le nom de Calixte II. Son élection par le peuple (en fait son père) et le clergé (réduit au seuls chapitres de Saint-Jean et Saint-Étienne de Besançon) confirme la puissance des comtes de Bourgogne. Son administration jusquà sa mort en 1101 sera « sage et ferme » (Bernard de Vregille). |
1101 | Mort de larchevêque Hugues III. Lélection de son successeur est difficile. Cest le début de la querelle des chapitres (Saint-Jean et Saint-Étienne). Plusieurs archevêques incapables dimposer leur autorité sont contraints de démissionner. |
1109 | Lélection de Guillaume dArguel marque la victoire du chapitre de Saint-Étienne, soutenu par lempereur Henri V, tout heureux dintervenir dans les affaires de lÉglise et dimposer sa souveraineté politique et spirituelle au pape. |
1117 | Lélection dAnseri marque la victoire du chapitre de Saint-Jean et une pause de la querelle, grâce à lintervention du pape franc-comtois Calixte II, bien instruit sur la question et soucieux de reprendre aux empereurs leur volonté de nommer eux-mêmes les évêques. Anseri, fort diplomate, saura concilier les intérêts des deux chapitres et susciter un renouveau dans la vie religieuse de son diocèse. |
1148 | Le pape Eugène III, de retour dun voyage en France, fait étape à Besançon. Invité par larchevêque Humbert, il consacre la cathédrale Saint-Jean, désormais à égalité avec la cathédrale Saint-Étienne consacrée par Léon IX en 1049. |
1157 | Diète de Besançon en octobre voulue par lempereur Frédéric Barberousse, qui épousa lannée précédente, lhéritière du Comté de Bourgogne, Béatrice, arrière-petite-fille de Guillaume Tête Hardie, et petite-nièce du pape Calixte II. Il tient à affirmer son autorité, auprès de dignitaires laïques et religieux, dont certains venus de pays voisins (France par exemple). Cest un succès complet, sauf une altercation avec le légat du pape, le cardinal Roland Bandinelli, auquel il refuse de satisfaire la requête. Cet incident naurait eu aucune conséquence, si le légat navait pas été élu pape deux ans plus tard sous le nom dAlexandre III contre le favori de lempereur, qui se maintient sous celui de Victor IV. Il sensuit un schisme de 17 ans, qui ne facilite pas la tâche des archevêques de Besançon et se conclut par lhumiliation de lempereur devant le pape Alexandre III (1177). |
1178 | Passage de Frédéric Barberousse à Besançon ; lempereur trouve larchevêque en grave conflit avec les Bisontins (émeutes sanglantes), au sujet des droits de succession. Il tranche le différend par la sentence de Colmar du 9 mai 1179. Un bref papal du 19 mai 1180 excommunie les Bisontins qui ont brûlé les biens de larchevêque et tué ses hommes. |
1224 | Nouvel révolte des Bisontins , qui se constituent en commune, contre lautorité temporelle de leur archevêque et se placent sous la protection de Jean de Chalon lAntique (de la branche cadette des comtes de Bourgogne hostile au pouvoir comtal). Son déroulement nous échappe, elle nest connue que par les condamnations quelle a engendrée. |
1225 | Mort de larchevêque Gérard de Rougemont chassé de la ville. Lempereur Frédéric II ordonne aux nobles comtois dempêcher le ravitaillement et le commerce de la ville rebelle. Le nouvel archevêque originaire dAbbeville Jean Halgrin traite en novembre avec Jean de Chalon lAntique et exige la soumission des Bisontins : suppression de la commune, amende de 600 livres, présentation de cent personnes en chemise sur le parvis de la cathédrale pour être fustigés. Jean Halgrin nommé cardinal quitte Besançon deux ans plus tard. |
1249 | Les Bisontins se reconstituent illégalement en commune. Ils profitent des luttes dinfluence entre lempereur et le pape et localement entre larchevêque et Jean de Chalon lAntique, qui soutient en même temps un rude conflit avec son fils Hugues de Chalon. |
1258 | Interdit lancé contre Besançon en raison des troubles qui se perpétuent depuis 1253. La situation est trouble, car de 1254 à 1273, il ny a plus dempereur germanique. |
1259 | Nouvelle soumission des Bisontins. On ignore cependant si leur commune fut supprimée. Sans doute pas, en raison de la suite des événements. |
1264 | Les Bisontins obtiennent la protection (traité de garde) du comte de Bourgogne Hugues de Chalon devenu comte de Bourgogne par mariage de lhéritière de la branche aînée, Alix de Méranie. Hugues meurt deux ans plus tard. |
1277 | Nouveau traité conclu entre les Bisontins et le comte Otton IV, fils et successeur dHugues de Chalon, qui refuse de se reconnaître vassal de lempereur. Depuis 4 ans, lempire est aux mains de Rodolphe 1er de Habsbourg bien décidé à affirmer son autorité. |
1289-1290 | Siège de Besançon, ville favorable au comte de Bourgogne Otton IV, par Rodolphe de Habsbourg. Mais faute de ravitaillement, ni lempereur incapable de prendre la ville, ni le comte souhaitent laffrontement et négocient à Bellevaux, sur les bords de lOgnon. Rodolphe obtient la soumission dOtton IV, charge son beau-frère Jean de Chalon-Arlay (de la nouvelle branche cadette des comtes de Bourgogne favorable à lempereur, alors quOtton IV se rapproche de la France) de négocier avec les Bisontins : Jean de Chalon-Arlay, au nom de lempereur, reconnaît la commune, mais impose son gardiennage. La commune est enfin officialisée, mais soumise à un nouveau maître, ce qui nexclut pas de nouveaux conflits avec larchevêque non déchu de ses pouvoirs. |
1291 | Mort de Rodolphe de Habsbourg. Par le traité dÉvreux, Otton IV promet sa fille Jeanne à un des fils du roi de France Philippe IV le Bel (confirmé par le traité de Vincennes de 1295). Jeanne de Bourgogne se mariera en 1307 à Philippe, qui devient roi de France en 1316 (Philippe V le Long) et sera seule Franc-Comtoise reine de France (1316-1322). |
1305 | En janvier, la commune signe pour 15 ans un traité de gardiennage avec Mahaut dArtois, veuve dOtton IV mort en 1303. Vive réaction de Jean de Chalon-Arlay qui obtient le désengagement de Mahaut dès le mois de mars. |
1316-1329 | Après la mort de son époux, Jeanne de Bourgogne gère la Franche-Comté avec sa mère Mahaut dArtois, cest le gouvernement dit « des deux femmes », une période généralement considérée comme heureuse, mais elle se garde dintervenir dans les affaires bisontines pour ne pas saffronter aux Chalon-Arlay, gardiens de la ville. |
1335-1336 | Eudes IV, duc de Bourgogne, dont lépouse, fille de Jeanne de Bourgogne, lui apporte le comté de Bourgogne ou Franche-Comté, entend soumettre à son autorité les nobles comtois, qui se révoltent sous le commandement de Jean II de Chalon-Arlay, gardien de Besançon. Les troupes bisontines alliées à ce dernier sont anéanties sur leur territoire dans la Combe Bochard, surnommée depuis combe de malheur, doù son nom actuel de Malcombe, où se trouve aujourdhui Micropolis. |
1349 | La peste noire fait des ravages importants à Besançon, comme dans les deux Bourgognes (duché et comté). Le duc-comte Eudes IV en meurt. |
1361 | Philippe le Hardi fait duc de Bourgogne par son père le roi de France Jean II le Bon obtient linvestiture de lempereur germanique pour la Franche-Comté, mais les nobles comtois hostiles à la réunion au duché lui préfèrent Marguerite de Flandres, seconde fille de Jeanne de Bourgogne. Pour se venger, il chasse les routiers du duché en direction de la Franche-Comté. |
1362 | En décembre, les routiers après avoir pillé Pesmes et divers villages tentent dentrer à Besançon par la porte de Charmont. Ils échouent et se dirigent sur Salins. Ils ne quitteront la province quaprès rançon en 1365. |
1365-1380 | Période de conflits entre la commune de Besançon et larchevêque. |
1386 | Philippe le Hardi, qui a épousé la petite-fille de Marguerite de Flandres, obtient enfin la Franche-Comté en 1384 et exige dêtre le gardien de Besançon ; ce qui inquiète les Chalon-Arlay et larchevêque. |
1391 | Philippe le Hardi, pour obtenir la cessation de la frappe de la monnaie épiscopale, la livre estévenante, et abolir la juridiction épiscopale en Franche-Comté, assiège dans son château de Gy (à 25 km au N-O de Besançon) larchevêque, qui senfuit et trouve refuge auprès du pape à Avignon. |
1393 | Philippe le Hardi assiste le 16 novembre à lentrée solennelle à Besançon du nouvel archevêque, qui lui est plus favorable. |
1398 | La commune de Besançon obtient de lempereur Venceslas un élargissement de ses pouvoirs juridiques au détriment de larchevêque (3 mai). |
1406 | Venceslas ayant été déposé en 1400, nouveau conflit avec larchevêque qui lance linterdit sur la ville (6 août). Le conflit senvenime, lorsque Guy Arménier offre la régalie, tribunal relevant de larchevêque, à Jean sans Peur, fils et successeur de Philippe le Hardi. |
1407 | Première tentative de Besançon de devenir la capitale de la Franche-Comté sous linstigation de Guy Arménier. Jean sans Peur décide par ordonnance du 19 juillet de transférer le parlement à Besançon, mais sursoit à son établissement le 4 novembre. Sous la pression des nobles comtois, le transfert ne se fera pas. |
1410-1411 et 1434-1440 |
Présence de sainte Colette à Besançon. |
1435 | Accord entre le commune et larchevêque dit « Traité de Rouen », parce que larchevêque est surnommé cardinal de Rouen (12 juin), mais laffaire ne sera solutionnée définitivement que vers 1460. |
1442 | Lempereur Frédéric III est reçu solennellement à Besançon en présence de Philippe le Bon, fils et successeur de Jean sans peur. |
1444 | Les écorcheurs dirigés par le futur Louis XI menacent Besançon. Les Bisontins détruisent les constructions hors murs, dont le village de Bregille fief archiépiscopal. Cest lorigine dun nouveau conflit avec larchevêque, absent au moment des faits. |
1450 | La commune trouve un accord avec larchevêque pour lindemniser de la destruction de Bregille. Mais le peuple mené par le batteur dor Jean Boisot se soulève contre les 14 gouverneurs de la commune et nomme des anti-gouverneurs. |
1451-1453 | Inquiet de la tournure des événements, Philippe le Bon dépêche des conciliateurs. Léchec des différentes entrevues le conduit à envoyer le maréchal Thiébaud de Neuchâtel avec 1 600 hommes. Les portes de la ville leur sont ouvertes. Les meneurs sont jugés à Gray : 4 sont condamnés à mort, dont Boisot et exécutés le lendemain (18 et 19 septembre 1451), dautres sont interdits de séjour. Les ressentiments de la population satténuent et la répression cesse début 1454. |
1460-1471 | période calme à Besançon. |
1471-1477 | Guerres de Bourgogne menées par Charles le Téméraire, fils et successeur de Philippe le Bon et que les Comtois surnomment « Le Bataillard ». Dès 1471, Français et Suisses pénètrent en Franche-Comté ; Besançon est menacé. En 1474, Louis XI tient Jussey et Héricourt ; les Suisses Pont-de-Roide et LIsle-sur-le-Doubs. Charles le Téméraire est de passage à Besançon en janvier 1474, du 22 janvier au 6 février 1476 et après sa défaite à Morat en Suisse, le 22 juillet, puis le 29 septembre, avant de tomber devant Nancy en janvier 1477. |
1477 | Dès la mort du Téméraire et malgré les protestations de sa fille Marie de Bourgogne, le roi de France Louis XI, parrain de celle-ci, sempresse de mettre la main sur le duché de Bourgogne, qui lui revient par application de la loi salique en labsence dhéritier mâle, et se fait attribuer, avec la complicité de Jean IV de Chalon-Arlay, la tutelle du comté par les États réunis à Dole. Mais Besançon, ville libre impériale, reste fidèle à son souverain Frédéric III de Habsbourg, empereur du Saint Empire romain germanique et à Marie de Bourgogne, qui échappe à Louis XI, en épousant dès le mois daoût le fils de Frédéric III, Maximilien dAutriche. Dès lors, les États du comté délaissent la capitale Dole, trop proche de la frontière française, et se réfugient à Besançon. |
1479 | Parce que Dole a chassé la garnison française en février 1478 aux cris de « Vive Bourgogne », Louis XI fait envahir le comté par ses troupes dirigés par Charles dAmboise. Dole est rasée, Vesoul aussi et plusieurs villes comtoises sont ravagées plus ou moins. Les campagnes avoisinantes sont dévastées. Besançon, qui héberge toujours les États du Comté, se sent menacé et conclut un traité avec Louis XI en juillet. Les Comtois hostiles à la France tentent de prendre la ville. Larchevêque est favorable à la France, mais pas son chapitre (haut clergé bisontin) : son pouvoir temporel est affaibli. |
1482 | Traité dArras : la Franche-Comté, dont Besançon, constitue la dot du dauphin (futur Charles VIII fiancé à la fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne). Besançon est destiné à devenir français. |
1483 | Les États du comté de Bourgogne, toujours réunis à Besançon faute de pouvoir être accueillis par une autre ville comtoise, reconnaissent Charles VIII, successeur de Louis XI. |
1491 | Charles VIII, fiancé par son père à la fille de larchiduc Maximilien dAutriche et de Marie de Bourgogne avec le comté de Bourgogne ou Franche-Comté pour dot, épouse Anne de Bretagne. Les Comtois chassent les troupes françaises. Et Maximilien humilié, à la tête dune armée de 8 000 hommes, fait son entrée à Besançon le 21 décembre. Il bat les troupes françaises à Dournon, près de Salins, un mois plus tard et, devenu empereur du Saint Empire romain germanique se fait céder par Charles VIII le comté de Bourgogne (traité de Senlis, 23-24 mai 1493, proclamé à Besançon le 2 juin). Besançon et la Franche-Comté revient aux Habsbourg. |
1498 | Maximilien confie le gouvernement de la Franche-Comté à son fils Philippe le Beau, moins belliqueux et plus diplomate que son père. |
1506 | À la mort de Philippe le Beau, Maximilien confie le gouvernement des Pays-Bas et de la Franche-Comté à sa fille Marguerite dAutriche, la délaissée de Charles VIII, à la grande satisfaction des Bisontins. |
1530 | À la mort de Marguerite dAutriche, Charles Quint, petit-fils et successeur de Maximilien comme empereur du Saint Empire romain germanique depuis 1519 reprend le gouvernement des Pays-Bas et de la Franche-Comté et nomme Nicolas Perrenot de Granvelle, natif dOrnans, son conseiller et garde des sceaux. Besançon, qui avait toujours cherché un souverain lointain pour quil ne simmisce pas trop dans les affaires locales, se retrouve au cur de lempire (Pays-Bas, Germanie, Autriche, Italie du Nord, Espagne). |
1532-1534 | Affaire des clos. Lun des 14 co-gouverneurs de la ville Simon Gauthier dAncier, surnommé le Petit Empereur de Besançon en raison de son immense fortune, favorable à la Réforme, veut faire arracher les vignes intra-muros appartenant au clergé, sous prétexte quelles donnent du mauvais vin. |
1534 | Sur linstigation de Nicolas Perrenot de Granvelle et pour que les Bisontins ne se cherchent pas dautres protecteurs, Charles Quint accorde à la commune le droit de frapper monnaie dor et dargent à son effigie. Latelier monétaire est installé à côté de lHôtel de ville. Les premières pièces dargent sortent en 1537 et celles dor en 1541. La commune de Besançon est alors au faîte de sa puissance. Chaque année, les Bisontins, dans chacun des 7 quartiers de la ville, élisent à main levée les syndics, qui élisent 4 notables, soit 28 pour lensemble de la cité. Les notables élisent à leur tour 14 gouverneurs et en désignent 2 par quartier. Les quartiers ecclésiastiques (appartenant aux institutions religieuses) et le Chapitre (quartier de propriétés privées appartenant à des ecclésiastiques) échappent à lautorité communale (voir carte). |
1534-1540 | Pour marquer son autorité, Nicolas Perrenot de Granvelle se fait construire un palais au centre de Besançon. |
1537 | Nicolas Perrenot de Granvelle, grâce à linfluence de sa belle-famille, les Bonvalot, et de ses relations, réussit à faire battre aux élections de la commune Gauthiot dAncier et ses amis favorables à la Réforme. Gauthier dAncier doit sexiler à Gray et son secrétaire est exécuté (1538). |
1550 | Mort à Augsbourg de Nicolas de Granvelle, qui tentait de régler le conflit entre catholiques et protestants ; Charles Quint désigne son fils Antoine Perrenot de Granvelle, évêque dArras, pour lui succéder. |
1555-1556 | Abdication de Charles Quint : Le Comté de Bourgogne ou Franche-Comté revient à son fils Philippe II, roi dEspagne et des Pays-Bas, tandis que Besançon, ville impériale, reste à Ferdinand 1er, empereur du Saint-Empire et frère de Charles Quint. Antoine Perrenot de Granvelle entre au service de Philippe II, qui garde un droit de regard sur Besançon pour que celle-ci reste dans la religion catholique, apostolique, romaine, car les sympathisants à la Réforme y sont encore influents. |
1575 | Surprise de Besançon (nuit du 21 juin). Dernière tentative des protestants exilés et sympathisants venus du Pays de Montbéliard pour semparer de la ville. Le protestantisme est banni de la cité jusquà la Révolution française. |
1576 | Révolte des vignerons de Battant. Philippe II pratique une politique autoritaire et dintolérance, alors que les empereurs romains-germaniques Rodolphe II (1576-1612) et Mathias (1612-1619) se désintéressent de la cité pourtant florissante grâce au commerce. |
1590-1633 | Une série de réformes électorales va contribuer à lappropriation du pouvoir par la grande bourgeoisie. Une partie du peuple ne sera plus éligible ou électeur. La commune de Besançon amorce son déclin. Les procès de sorcellerie se multiplient. |
1595 | Le roi de France Henri IV, pour contrecarrer la politique dintolérance de Philippe II, se présente devant Besançon avec 25 000 hommes. Il la rançonne de 30 000 écus, dont 27 000 seulement lui seront payés. |
1598 | Mort du roi dEspagne Philippe II. Sa fille Isabelle et son époux Albert dAutriche dit le Pieux, gouverneurs des Pays-Bas, deviennent gardiens de Besançon, pourtant toujours théoriquement ville libre du Saint Empire romain germanique. |
1618 | Début de la Guerre de Trente Ans. La France, pour se désenclaver des territoires possédés par les Habsbourg, pousse la Suède à envahir le Saint Empire romain germanique. |
1621 | Morts de Philippe III, fils et successeur de Philippe II, et dAlbert le Pieux. Isabelle reste gardienne de Besançon jusquà sa mort en 1633. |
1631 | Gaston dOrléans, comploteur contre son frère le roi de France Louis XIII, est reçu princièrement par les Bisontins pendant 14 jours au printemps et 6 jours en été. Ces deux accueils trop chaleureux serviront de prétexte à Richelieu pour dénoncer le traité de neutralité de la Franche-Comté en vigueur depuis plus dun siècle et envisager linvasion. |
1633-1636 | Besançon se sent menacé par le développement de la Guerre de Trente Ans désormais aux portes de la Franche-Comté (Alsace, Lorraine et Pays de Montbéliard envahis). Des troupes sont levées et les fortifications renforcées. |
1636-1644 | Guerre dite de Dix-Ans, épisode comtois de la Guerre de Trente-Ans. Les troupes suédoises et françaises ravagent les campagnes aux printemps de 1637 et 1638 pour compromettre les récoltes. Besançon nest pas touché militairement, mais souffre de la faim et des épidémies. Vie chère. Les finances sont déplorables. |
1649 | Grâce aux négociations menées par le dramaturge bisontin Jean Mairet, « père de la tragédie française » (Voltaire), une trêve dans le conflit incluant Besançon, est conclue. |
1654 | 1654 Diète de Ratisbonne par laquelle le Saint Empire romain germanique cède Besançon au royaume dEspagne. |