1397 | Étienne meurt sans héritier mâle. Sa fille Henriette hérite du comté et le transmet à son époux Eberhard IV le Jeune, comte de Wurtemberg. Le comté de Montbéliard entre dans la maison de Wurtemberg et le demeurera jusqu'à la Révolution française. |
1419 | Mort d'Eberhard IV. Son épouse Henriette dirige seule le comté. |
1420–1432 | Montbéliard subit le passage de nombreuses troupes amies ou ennemies, alors que se multiplient les conflits en Alsace et en comté de Bourgogne. |
1439 | Passage des « Grandes Compagnies » dans le comté. |
1441 | Raid lorrain autour de Montbéliard. |
1444 | Année difficile. Mort d'Henriette. Le comté échoit d'abord à ses deux fils Louis 1er et Ulrich V de Wurtemberg. Les « Écorcheurs » du dauphin de France (futur Louis XI) envahissent Montbéliard à partir d'aout. Ce sont de 500 à 2 000 hommes, qui se livrent au pillage, en attendant de se rendre en Suisse. |
1446 | Le comté est dévolu au seul Louis. Malgré les accords conclus, les « Écorcheurs » demeurent. |
1447 | Les « Écorcheurs » se retirent enfin. |
1450 | Mort du comte Louis, dont la succession pose encore problème. Deux de ses fils se retrouvent comtes : Eberhard V le Barbu et Louis II de Wurtemberg. |
1457 | Le comté dévolu au seul Eberhard V le Barbu. |
1473 | Eberhard V le Barbu cède ses droits sur le comté à son cousin germain Henri II de Wurtemberg, fils d'Ulrich de Wurtemberg. |
1474–1477 | Charles le Téméraire bloque la ville, fait prisonnier le comte et menace de le tuer, si la ville ne cède pas. Mais Montbéliard continue de résister. |
1482 | Prisonnier de Charles le Téméraire, Henri II perd la raison ; il doit rester interné à Urach dans le Wurtemberg jusqu'à sa mort (en 1519). Il cède ses droits à son jeune frère Eberhard VI le Jeune, qui, par un pacte signé à Münsingen le 14 décembre, restitue le comté à Eberhard V le Barbu. |
1493 | Passage des troupes de Maximilien d'Autriche, pour récupérer la Franche-Comté. |
1496 | Mort de Eberhard V. Le comté revient à nouveau à Eberhard VI le Jeune. |
1498 | Mort d'Eberhard VI. Son fils Ulrich étant mineur, est créé un Conseil de Régence, qui demeure sous la majorité du comte et se transforme en gouvernement permanent. Dirigé jusque là depuis le Wurtemberg, Montbéliard devient une capitale politique. |
1519–1523 | Montbéliard subit encore la guerre conduite par l'héritier des Neufchâtel-Bourgogne, Guillaume de Furstemberg. |
1524 | Arrivée de Guillaume Farel à Montbéliard pour prêcher la Réforme protestante. Érasme, l'archevêque de Besançon et les cantons suisses catholiques protestent contre sa présence |
1525 | « Guerre des Paysans ». À la suite de trois années de mauvaises récoltes (1521, 1523 et 1524), les paysans se soulèvent contre des impôts trop lourds, la bourgeoisie jouissant de privilèges et le chapitre de Saint-Maimbœuf, qui tire de gros profits et se voit rançonné. Le mouvement parti de Souabe s'étend à la Porte de Bourgogne, gagne le Pays de Montbéliard et l'est de la Franche-Comté, jusqu'aux portes de Vesoul. Guillaume Farel prend parti pour les insurgés, mais les ligues suisses obtiennent son expulsion de Montbéliard. Des châteaux sont attaqués, des abbayes pillées. Le mouvement s'essoufle à l'approche de l'été. La dernière bande est battue le 26 juillet près de Villersexel. |
1526 | Ulrich cède le comté à son demi-frère Georges. Épidémie de peste. |
1527 | Propagation de la Réforme à Montbéliard. L'archevêque de Besançon lance l'interdit sur la ville. |
1529 | Levée de l'interdit. L'année précédente, le comte Georges avait fait preuve de clémence envers les insurgés de la « Guerre des Paysans », alors que la répression fut sanglante en Alsace. |
1534 | Georges restitue le comté à Ulrich, mais celui-ci impliqué dans la ligue de Smalkalde contre Charles Quint, vend le comté à François 1er pour 322 500 livres, avec clause de rachat pour 3 ans. Le roi de France devient comte de Montbéliard, ce qui irrite profondément Charles Quint. |
1535 | Ulrich, pour ménager l'empereur, rachète le comté pour la moitié de la somme prêtée. François 1er lui fait grâce du reste. Les Montbéliardais sont relevés de leur serment envers le roi de France. Le comté revient aux Wurtemberg et les troupes françaises évacuent Montbéliard en juin. La Réforme est réintroduite à Montbéliard sous l'action de Pierre Toussain, ami de Farel. Ulrich nomme son demi-frère Georges, gouverneur du comté. |
1536 | Georges fait rénover les halles de Montbéliard. |
1538 | Georges, partisan de la Réforme, fait abolir la messe et l'année suivante interdit aux Montbéliardais de se rendre au culte catholique à l'extérieur de Montbéliard, ce qui entraine une protestation du Magistrat, comme une violation des franchises de la ville. |
1540–1542 | Nouvelle épidémie de peste. |
1543 | Ulrich nomme son fils Christophe gouverneur de Montbéliard, en remplacement de son demi-frère Georges, avec lequel il a des différends financiers. Christophe impose le rite luthérien, alors que les Montbéliardais sont favorables au calvinisme. Pierre Toussain proteste et doit se réfugier à Bâle l'année suivante. |
1545 | Ulrich incite son fils à la modération et Pierre Toussain peut revenir à Montbéliard dès le 1er janvier 1546. La messe est même rétablie deux ans plus tard |
1552 | Christophe, devenu comte de Montbéliard, à la mort de son père en 1550, interdit à nouveau la messe une seconde fois. |
1553 | Christophe conclut un accord avec son oncle, qui devient comte de Montbéliard, sous le nom de Georges 1er. |
1557 | Georges 1er se réconcilie avec le Magistrat en concluant un accord amiable sur leurs droits respectifs, la justice relevant du comte, la police du Magistrat. En revanche, il ne renonce pas à imposer le luthérisme, mais procède par réformes successives. Depuis 1554, des procès sont intentés contre les sacramentaires et les sorciers. |
1558 | Mort subite à 60 ans de Georges 1er marié seulement depuis 3 ans à Barbe de Hesse, qu'il laisse enceinte d'une fille posthume. Elle lui donna un fils Frédéric, qui se retrouve comte de Montbéliard, seulement âgé d'un an. Le comté est administré par un conseil de princes-tuteurs, que Georges 1er avait lui-même choisis, auxquels les bourgeois prêtèrent serment le 26 septembre. |
1558–1581 | La régence est affectée par un problème religieux (imposition du luthérisme que la population repousse) et économique (inflation, crises de subsistance). |
1565–1566 | Famine. |
1568–1570 | Épidémie de peste. |
1571–1573 | L'épidémie de peste se poursuit, alors que la disette revient, aggravée par un nombre croissant de réfugiés protestants refoulés de Besançon (pour la moitié) du Comté de Bourgogne, de Lorraine et de France. Pour fuir la maladie, les princes tuteurs se sont installés à Bâle. |
1578–1579 | Mise à sac du pays par les troupes françaises. La ville de Montbéliard expédie à Bâle ce qu'elle a de plus précieux. |
1581 | Frédéric se marie le 23 mai avec Sybille d'Anhalt et est reçu comme comte à Montbéliard le 27 juin. |
1587 | Les premières années du comte Frédéric se révélèrent par ses dépenses excessives, qui lui valurent en 1585 les remontrances du Conseil de Régences, son autoritarisme et ses colères. Pour imposer le luthérisme, il s'empare des portes de la ville et des biens des bourgeois et fit arrêter les membres du Magistrat. Mais dès septembre, l'invasion par la Franche-Comté des Guise à la tête d'une troupe de 3 000 hommes dévasta le pays incapable de se défendre et le 30 décembre, Montbéliard était assiégé. |
1588 | Montbéliard jugé imprenable fut épargné, mais tout le pays fut mis à feu et à sang. Le Wurtemberg et la Suisse concourront pendant de longues années à reconstruire le pays. |
1597 | Après avoir été fait en 1593 à Stuttgart duc de Wurtemberg, à la suite de la mort sans héritiers de Louis de Wurtemberg, Frédéric revient à Montbéliard, comme prince du pays. Montbéliard devient la cité des princes. |
1608 | Mort du prince Frédéric, après 50 ans de règne. Son fils ainé Jean-Frédéric lui succède. |
1618 | Début de la Guerre de Trente Ans. |
1619–1622 | La guerre en Bohème nécessite la mobilisation en Alsace. Les paysans se réfugient à Montbéliard. Logement des troupes. Crise de subsistance. |
1627–1631 | Réapparition chaque année de la peste. Les Impériaux occupent le pays dès 1629. |
1631–1650 | Montbéliard subit les méfaits de la guerre, passage nombreux de troupes de différents pays. Richelieu impose la protection de la France en 1633. 720 soldats français seront à la charge de la ville jusqu'en 1650. En 1635, on fait sauter les ponts. La Lorraine assiège la ville pendant 6 semaines. Apparition de la peste noire. De 1636 à 1639, famine. Montbéliard a perdu les trois-quarts de ses habitants. Arrivée des Suédois en 1639. Le pays dépourvu de culture est ruiné. Une première trêve est conclue en 1642, renouvelée en 1645. L'Alsace, sauf Mulhouse et Strasbourg, devient française en 1648. Les troupes françaises ne se retirent du pays de Montbéliard que le 11 juillet 1650. |
1650–1662 | Restauration du pouvoir au prince Léopold-Frédéric, qui s'efforce de relever le pays. Mais la Fronde mine encore le pays jusqu'en 1654. Le prince ensuite encourage l'émigration de Suisses. Le dernier bucher pour une sorcière d'Allenjoie est allumé en 1660. |
1662–1676 | Le prince Georges II succède à son demi-frère Léopold-Frédéric. Il s'efforce de rétablir l'agriculture et d'affirmer sa neutralité dans le conflit qui oppose la France et l'Espagne. La première conquête de la Franche-Comté de 1668 épargne le pays, mais pas la seconde de 1674. |
1676–1697 | Occupation française... Dès 1676, la ville est pillée, le château dévalisé ; les bourgeois subissent de nombreuses réquisitions. En 1677, les revenus du prince sont séquestrés. La citadelle est démolie, malgré Vauban, les remparts rasés. Le culte catholique est rétabli à Saint-Maimbœuf. Après 1678, Louis XIV ne respecte pas les clauses du traité de Nimègue et continue d'occuper le pays. De son coté, Georges II intransigeant se refuse à négocier avec l'envahisseur. Le roi de France ne rendit le comté qu'aux termes du traité de Ryswick du 20 septembre 1697, mais ne s'exécuta qu'en janvier et février 1698. |
1699 | Louis XIV fait réoccuper Montbéliard par ses troupes avec 500 fantassins et 4 compagnies de cavalerie pour rétablir de force le culte catholique, conformément à l'article IV du traité de Ryswick. Le magistrat dut juger que le curé royal ne serait plus jamais inquiété (16 février). Épuisé, humilié, le prince Georges II meurt le 11 juin. Violant le traité de Ryswick, Louis XIV fait occuper l'une des Quatre-Terres dépendant du prince de Montbéliard, la seigneurie de Blamont et l'annexe à la France (soit les communes de Blamont, Autechaux-Roide, Écurcey, Glay, Hérimoncourt, Meslières, et Roches-lès-Blamont). Montbéliard, le comté et les 4 Terres |
1700 | Louis XIV annexe le reste des Quatre-Terres : la seigneurie d'Héricourt, de Clémont (Montécheroux, Liebvillers) et du Châtelot (Blussangeaux, Blussans, Longevelle, Lougres et Saint-Maurice-Colombier, plus la partie de Montenois non encore française et une partie de Beutal, l'autre restant au prince de Montbéliard). |
1704 | Léopold-Eberhard, successeur de Georges II, entre en conflit avec les bourgeois de Montbéliard, qui lui reproche de ne pas respecter les franchises de la ville. L'affaire porté devant la cour aulique de Vienne, où le duc de Wurtemberg donne raison aux bourgeois. Le prince fait intervenir les troupes de Louis XIV et destitue le Magistrat et condamne lourdement les bourgeois, qui se plaignent de la tyrannie du prince. |
1708 | L'empereur Joseph 1er contraint Léopold-Eberhard à conclure un traité amiable avec les bourgeois, après avoir chargé le prince-évêque de Porrentruy d'une enquête. |
1709, 1713 | Crise de subsistance. Hausse des prix de près de 500 %. |
1714 | Par le traité de Bade, Léopold-Eberhard obtient la reconnaissance de ses droits par Louis XIV, mais la France ne les respectera pas. |
1723 | Léopold-Eberhard meurt le 25 mars à 53 ans, détesté de ses sujets. Sa succession s'ouvre par un conflit, mais l'empereur impose le duc Eberhard-Louis, qui obtient le serment du Magistrat en juillet. |
1723–1789 | Rendu au Wurtemberg, le pays de Montbéliard connait une période de paix et de renouveau, sauf une nouvelle occupation française de mars 1734 à février 1735, à la suite d'une guerre entre le Wurtemberg et la France. Se succédèrent Eberhard-Louis jusqqu'en 1733, Charles-Alexandre jusqu'en 1737, Charles-Eugène, qui devint prince de Montbéliard à l'âge de 9 ans et régna jusqu'à la Révolution française. |
1788–1789 | Un terrible hiver, puis un printemps pluvieux et de graves inondations provoque une crise de subsistance, qui persiste en 1790. |
1790 | L'Assemblée constituante française institue des barrières douanières, si gênantes que les commerçants montbéliardais commencent à souhaiter une annexion de leur pays à la France. Faute d'obtenir un soutien militaire du Wurtemberg, le gouverneur réorganise la milice urbaine. |
1792 | Le gouvernement de Montbéliard est laissé au Conseil de Régence. Le pouvoir est pratiquement vacant. 4 000 hommes venus de Belfort occupent Montbéliard les 1er et 2 septembre. Les partisans de la Révolution sont de plus en plus nombreux, affichent des cocardes tricolores et sont hostiles au Magistrat. |
1793 | Le 2 janvier, les révolutionnaires de Montbéliard tentent de s'emparer de l'Hôtel de Ville pour installer une nouvelle municipalité francophile. Mais le Magistrat parvient à refouler les émeutiers sans effusion de sang et à sauver la principauté. Le 10 avril, en raison de l'hostilité marquée du Wurtemberg envers la France, nouvelle incursion des troupes françaises, qui ne se maintiennent pas. Le peuple de Montbéliard envisage de plus en plus son rattachement à la France, comme la seule solution à leur précarité politique. Certains d'entre eux pressent la Société populaire de Besançon d'inciter le représentant en mission de la Convention, Bernard de Saintes, de s'emparer de Montbéliard. |
@ Georges Bidalot, mise à jour : avril 2007